Le favoritisme au travail n’est pas aussi rare que l’on peut le penser. Si vous ressentez du favoritisme au travail, c’est que, à un moment donné ou de manière continue, vous vous sentez mis à l’écart ou rabaissé par rapport à un collègue de travail.
Entre copinage, favoritisme et managers, voyons ce qu’est le favoritisme au travail, ce qu’en dit la loi sur le sujet, et comment lutter contre le favoritisme au travail.
La définition du favoritisme
Le favoritisme, de manière générale, c’est préférer une personne à une autre. Cela pour diverses raisons, à commencer par une simple préférence personnelle de la part d’un autre individu. Nous parlons de “favoritisme” lorsque ce copinage a un impact sur la situation d’une personne. En effet, tout le monde a plus ou moins de préférence pour telle ou telle personne. Cependant, lorsque vous préférez donner la plus grosse part de gâteau à Mme X plutôt qu’à Mme Y autre pour une question de préférence personnelle, alors il est question de favoritisme. Le second individu, qui a la petite part du gâteau, est impacté par vos préférences.
Qu’est-ce que le favoritisme au travail
Il y a une différence entre le favoritisme à la maison, et le favoritisme au travail. En effet, le un conflit d’intérêt, porté par le copinage entre employés, est pénalement répréhensible. Au travail, le favoritisme peut prendre une tournure autrement plus singulière que dans le cadre privé. Ce favoritisme au travail est souvent mis en exergue par une relation qui sort du cadre professionnel. Une promotion, des compliments, des missions sont, dans la plupart des cas, issus de raisonnements logiques de la part de plusieurs managers ou d’un manager qui se doit d’être objectif. Le choix n’est pas forcément dû à de l’affect, et il est important de faire la différence afin de rester lucide.
Le vrai favoritisme, lui, est souvent dû à une relation externe à l’entreprise, du copinage de longue date et d’autres faits extérieurs. Cela se ressentira dans le cadre professionnel, et nous pouvons alors parler de favoritisme lorsque le choix du manager est biaisé par l’affect décrit plus haut. Il se peut que ce soit dû à un manager toxique, source de stress pour l’employé.
Ce que dit la loi sur le favoritisme au travail
Comme écrit plus haut, le copinage au bureau est pénalement répréhensible.
L’article L2271-1 du Code du travail est relativement clair sur le sujet. Il dit :
“La Commission nationale […] est chargée de suivre annuellement l’application dans les conventions collectives du principe » à travail égal salaire égal « , du principe de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et du principe d’égalité de traitement entre les salariés sans considération d’appartenance ou de non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race”
Le Code du travail est clair. Dans l’alinéa 8 de l’article L2271-1 met en avant l’importance d’une égalité de traitement entre les salariés. Ainsi, un recours pénal peut avoir lieu si vous estimez que votre entreprise ne respecte pas ce principe, pour une raison ou une autre.
Aussi, la loi met l’accent sur le favoritisme au travail lié à la discrimination. Il est d’autant plus grave qu’une entreprise favorise un salarié plutôt qu’un autre pour des raisons raciales, religieuses, de sexe, et autres critères discriminatoires graves.
Outre le copinage, il est nécessaire de porter plainte contre votre boss si celui-ci pratique le harcèlement, la discrimination, et autres délits décrits dans le Code pénal.
Comment lutter contre le favoritisme au travail ?
Gardez en tête que le favoritisme au travail n’est pas légal. Si vous vous sentez mis à l’écart, peu récompensé pour vos efforts comparé à quelqu’un, ou qu’une promotion que vous estimez méritée ne vous revient pas, cela n’est pas forcément dû au favoritisme.
Il est important, dans un premier temps, d’en parler avec la ou les personnes concernées. Il se peut que le manager ait des bonnes raisons de donner une récompense à une autre personne plutôt qu’à vous, car vous ne disposez pas certainement pas de tous les éléments nécessaires, et que votre avis n’est pas objectif. En parler aux personnes concernées permet, dans un premier temps, d’éclaircir le doute. Si vous n’êtes pas convaincu des explications, il est toujours possible de remonter plus haut dans la direction, jusqu’au dernier pôle. Si le CEO est concerné, lutter contre le favoritisme au travail doit passer par le prud’hommes.
Les prud’hommes sont des juridictions spécifiques chargées de régler les litiges individuels entre employeurs et salariés. Ces litiges portent, par exemple, sur des questions liées au contrat de travail, aux salaires, aux conditions de travail, aux harcèlements et au favoritisme, pénalement répréhensible.
Si les Conseils de prud’hommes ne solutionnent pas le problème, il est nécessaire de se retrouver devant le tribunal.
C’est la dernière étape afin de lutter contre le favoritisme au travail. Vous devez alors rassembler des preuves et des faits de ce que vous avancez. C’est souvent délicat, car le favoritisme est intangible.
Qu’est-ce que le népotisme, ce favoritisme en faveur de son entourage ?
Le népotisme est une forme de favoritisme envers les membres de sa famille, parce qu’ils sont des proches, au détriment d’inconnus potentiellement plus compétents ou adaptés à la tâche, mais avec qui vous n’avez pas de liens. Ces faveurs sont accordées à des membres de la famille ou à des proches, au détriment de critères objectifs tels que le mérite, les compétences ou l’expérience.
Au sein de l’environnement de travail, le népotisme crée un sentiment d’injustice et de partialité parmi les autres employés. Cela nuit à la morale et à la productivité de l’équipe, d’autant qu’il est souvent compliqué de prouver légalement que le recrutement d’un collègue s’est fait sur la base d’un lien familial ou amical.
Très souvent, cette forme de favoritisme est inconsciente de la part du recruteur, qui s’auto-persuade que son ami ou membre de sa famille est fait pour le poste. Pourtant, il est très probable que l’absence de ce lien ait modifié complètement le processus de recrutement.
Le manager, entouré de ses connaissances, réduit le pouvoir de décision de ses autres employés. S’il se développe, le népotisme devient dangereux dans le cadre professionnel, car bien entouré, il est compliqué de faire pencher la balance en la défaveur de ce manager.
À noter cependant que tout n’est pas que favoritisme au travail. L’ami d’enfance de votre manager peut être la personne la plus compétente pour un poste, ou mériter sa promotion.
À noter qu’il est également difficile de prouver légalement une forme de népotisme, sauf s’il y a des preuves écrites, par exemple des mails qui stipulent clairement que le recrutement s’est fait sur la base de liens amicaux ou familiaux.
Des exemples de népotisme au travail
Le népotisme dans le cadre du travail peut prendre diverses formes, chacune illustrant comment les relations personnelles influencent les décisions professionnelles.
La fille ou le fils rapidement lourdement promotionné
Un exemple concret de népotisme est celui où un dirigeant embauche son fils ou sa fille pour un poste prestigieux, même si cette personne n’a pas les qualifications requises pour le poste. Dans ce cas, le candidat choisi bénéficie d’un traitement de faveur simplement en raison de son lien familial. Il y a fort à parier que si cette personne n’avait pas des liens aussi proches avec le dirigeant de l’entreprise, il n’aurait pas la même place. On ne peut y faire grand-chose, le dirigeant étant responsable de ceux qu’il place pour diriger sa boîte. Cela entraîne cependant un sentiment négatif de la part des salariés, et il est important de bien communiquer sur ces prises de poste.
Les proches du manager reçoivent les meilleurs promotions
Un autre exemple courant de népotisme est celui où un manager favorise ses amis proches ou sa compagne pour des promotions ou des avantages salariaux, même si d’autres collègues sont plus qualifiés. Cette partialité créer un climat toxique au sein de l’entreprise, avec des employés se sentant sous-évalués et ignorés au profit de ceux qui ont des relations personnelles privilégiées avec le supérieur.
Les contrats sont attribués à des proches du manager
Dernier exemple plus difficilement perceptible, le népotisme peut se manifester lorsque des contrats sont attribués à des entreprises dirigées par des membres de la famille ou des amis des décideurs, sans tenir compte de la qualité ou du coût des services fournis. Cela s’apparente à une forme de corruption. Conséquence de cette forme de népotisme, la dégradation de la confiance des collègues et le gaspillage des ressources, parfois au détriment des augmentations de salaire des salariés.