La pré-crastination, c’est l’art de vouloir tout faire tout de suite, même si ce n’est pas urgent (à l’opposée de la pro-crastination qui consiste à repousser les tâches). C’est le petit plaisir coupable de répondre à un e-mail sans importance alors que ta vraie tâche attend toujours. Vous vous reconnaissez ?
En plus, comme nous sommes plus que jamais obsédés par la productivité, c’est devenu courant : cocher des petites tâches donne l’illusion d’avancer (« to do list »), alors qu’on reporte l’essentiel.
C’est comme organiser son bureau avant de commencer un projet compliqué — on se sent occupé, mais est-ce vraiment utile ? Qu’est ce qui se cache derrière ce comportement ?
Les caractéristiques de la précrastination
Définition et origine du terme précrastination
La précrastination est un concept qui a émergé dans le domaine de la psychologie pour décrire la tendance à vouloir accomplir les tâches immédiatement, parfois au détriment de l’efficacité. Contrairement à la procrastination, où vous repoussez les tâches, la précrastination consiste à les aborder dès qu’elles se présentent, souvent sans priorisation. Le terme a été popularisé par des études menées par des chercheurs comme David Rosenbaum, qui ont mis en lumière cette tendance humaine à rechercher la réduction de la charge mentale perçue. Cette approche peut sembler bénéfique à première vue, mais elle entraîne des choix précipités et un sentiment de pression constante.
Comment reconnaître la précrastination au quotidien ?
Ces signes comprennent par exemple :
- une forte impulsivité à répondre immédiatement aux emails,
- à commencer chaque nouvelle tâche sans planification,
- à finir des projets bien avant leur échéance, au détriment de la qualité.
- une difficulté à déléguer, un besoin constant de cocher des éléments sur une liste de tâches,
- une incapacité à se détendre tant que tout n’est pas terminé.
- une pression constante pour être productives, même dans les moments de repos.
Vous l’aurez compris : faire des choses qui semblent productives, alors qu’elles vous mènent à l’épuisement (y compris physique) et à une inefficacité globale.
Les raisons derrière l’envie de tout accomplir immédiatement
Facteurs psychologiques de la précrastination
Plusieurs facteurs psychologiques peuvent expliquer la précrastination, souvent liés à un sentiment d’insécurité ou à des peurs. Le besoin de contrôle est souvent cité comme un moteur principal. Si vous précrastinez, vous chercher probablement à réduire l’incertitude en s’attaquant immédiatement aux tâches.
Une autre raison pourrait être l’anxiété liée à la performance ; en accomplissant rapidement les tâches, vous apaisez temporairement leur stress. Des études montrent que ce comportement peut être lié à une faible tolérance à l’ambiguïté, où l’individu préfère l’action immédiate à la réflexion stratégique. C’est plutôt rassurant de dérouler des petites tâches plutôt que d’aller à l’essentiel non ?
Enfin, la gratification instantanée joue un rôle : cocher une tâche de sa liste procure un sentiment de satisfaction immédiate (une sorte de dopamine), un sentiment de satisfaction, mais sans réél impact.
Impact de la société moderne sur la précrastination
Notre société, avec son rythme effréné, contribue largement à la précrastination. Le digital, les notifinations, les emails, imposent une culture de l’immédiateté, où les réponses rapides sont valorisées.
Ces signaux rouges qui apparaissent sur vos écrans : Les notifications incessantes, les emails et les messages instantanés créent une pression constante pour répondre immédiatement. Cette dynamique est exacerbée par les attentes professionnelles, où la réactivité est souvent confondue avec l’efficacité. De plus, la valorisation sociale de la productivité incite à multiplier les tâches sans pause. Cette pression sociétale pousse à agir sans réfléchir, renforçant ainsi la tendance à la précrastination. Cependant, il est important de questionner cette culture pour mieux gérer son temps et ses priorités.
Aller plus loin : la méditation a-t-elle vraiment des effets sur la productivité ?
Comprendre le profil des personnes précrastinatrices
Comment appelle-t-on les personnes qui veulent tout faire tout de suite ?
Appelons-les les « précrastinateurs ». On connait tous les procrastinateurs, mais ce comportementt de vouloir tout faire de manière urgente est tout aussi répandu.
Cette tendance peut sembler positive, mais elle cache souvent une stratégie d’évitement de l’incertitude ou de l’anxiété. Les précrastinateurs prennent rarement le temps de hiérarchiser les tâches, ce qui peut nuire à la qualité du travail. Ils préfèrent l’action à la réflexion, ce qui peut les conduire à des erreurs ou à des décisions hâtives. En comprenant ce comportement, il est possible de développer des stratégies pour mieux équilibrer réactivité et efficacité.
Connaissez vous des outils comme la matrice d’Eisenhower par exemple ? Elle peut vous être largement utile si vous souffrez de cette précrastination !
Les traits de personnalité associés à la précrastination
Les précrastinateurs présentent souvent des traits de personnalité spécifiques. L’impulsivité est l’une des principales caractéristiques, entraînant une volonté d’agir immédiatement. Ces individus peuvent également manifester une forte aversion pour l’incertitude, préférant la certitude de l’action à l’inconnu de la planification. Un besoin élevé de contrôle est également courant, car accomplir des tâches rapidement leur permet de maintenir une sensation de maîtrise. Enfin, l’anxiété est souvent un moteur sous-jacent, où l’achèvement rapide de tâches sert de mécanisme d’adaptation pour réduire le stress. On peut y retrouver les personnes qui ont le syndrome de la bonne élève, ou qui ont du mal à lâcher prise.
La précrastination et ses conséquences
Pourquoi ce besoin de tout finir tout de suite ?
Le besoin de tout finir immédiatement découle donc d’un mélange de pressions internes et externes. Les précrastinateurs ressentent une pression intense pour performer et satisfaire des attentes élevées, qu’elles soient auto-imposées ou sociales. La peur de l’échec peut aussi jouer un rôle, où l’achèvement rapide des tâches est perçu comme une manière de minimiser les risques, ou de ressentir des « petites réussites ».
En cherchant constamment à accomplir les tâches rapidement, les précrastinateurs risquent de négliger la qualité et de manquer des opportunités de réflexion. Une telle dynamique finit par entraîner une surcharge mentale et une diminution de la satisfaction personnelle. C’est une stratégie court-termiste qui met en péril les projets à long terme. D’ailleurs, seriez-vous workaholic ?
Les effets sur la productivité et le bien-être
La précrastination peut avoir des effets significatifs sur la productivité et le bien-être. Bien que l’accomplissement rapide des tâches puisse sembler productif, il peut conduire à un épuisement mental et physique. Les précrastinateurs peuvent ressentir une fatigue constante due au manque de pauses et à l’absence de moments de réflexion, d’introspection, ou de remises en question..
Résultat : une baisse de la qualité du travail, car les tâches sont souvent réalisées de manière précipitée. Des recherches montrent que, contrairement à la procrastination, la précrastination ne permet pas une optimisation du temps et peut même réduire l’efficacité globale. Pour préserver son bien-être, il est donc essentiel de trouver un équilibre entre réactivité et réflexion.
Précrastination versus procrastination
Quelle est la signification de la précrastination ?
La précrastination, contrairement à la procrastination, désigne l’envie d’accomplir les tâches immédiatement, souvent sans réflexion préalable. Ce comportement peut être motivé par le désir de réduire la charge mentale perçue ou par la peur de l’incertitude. Les précrastinateurs cherchent à éviter le stress lié aux tâches inachevées en les complétant rapidement. Cependant, cette approche peut entraîner une surcharge cognitive et diminuer l’efficacité du travail. Les études montrent que la précrastination peut conduire à des choix hâtifs, nuisant à la qualité.
Vous avez l’impression de faire beaucoup, alors que vous avancez peu.
Quel est le contraire de la procrastination ?
Le contraire de la procrastination est la précrastination. Alors que la procrastination implique le report des tâches, la précrastination pousse à les accomplir immédiatement. Ces deux comportements, bien que différents, partagent un point commun : ils peuvent nuire à l’efficacité en empêchant une gestion optimale du temps. La procrastination peut entraîner une accumulation de stress à mesure que les délais approchent. À l’inverse, la précrastination peut provoquer un épuisement dû à l’absence de pauses. Pour naviguer entre ces deux extrêmes, il est important de développer des compétences de gestion du temps et en gestion des émotions. Cela inclut la planification, la priorisation et la capacité à prendre du recul et à lâcher prise.
Stratégies pour surmonter la précrastination
Comment se libérer de ce trouble de l’organisation ?
Pour surmonter la précrastination, il est utile d’adopter des stratégies de gestion du temps et de priorisation. Commencez par identifier les tâches réellement urgentes et celles qui peuvent attendre. Apprenez à déléguer lorsque cela est possible, pour réduire la charge mentale. La pratique de la pleine conscience peut également aider à prendre du recul et à évaluer les priorités de manière plus réfléchie. Des techniques de relaxation, telles que la sophrologie ou la méditation, peuvent réduire l’anxiété liée à l’incertitude. Enfin, fixer des limites claires pour les tâches quotidiennes peut prévenir l’épuisement et améliorer votre efficacité !
Techniques pour mieux gérer son temps et ses priorités
Pour mieux gérer son temps, il est crucial de planifier et de hiérarchiser les tâches. L’utilisation de listes de tâches, classées par ordre de priorité, peut aider à rester concentré sur l’essentiel. La méthode Pomodoro, qui consiste à travailler par intervalles de temps courts suivis de pauses, peut améliorer la concentration et prévenir l’épuisement. La pratique de la gestion des emails à des moments précis de la journée peut également réduire la distraction. Enfin, il est recommandé de se fixer des objectifs clairs et réalisables, bien priorisés, pour éviter la surcharge mentale et maintenir un équilibre entre productivité et bien-être.
Conclusion
Réflexions finales sur l’impact de la précrastination
La précrastination, bien qu’elle puisse sembler bénéfique à première vue, peut entraîner des défis significatifs pour la gestion du temps et le bien-être. En cherchant à tout accomplir immédiatement, on risque de négliger la qualité et de s’épuiser. Comprendre ce comportement permet d’adopter des stratégies plus équilibrées, qui favorisent à la fois l’efficacité et le bien-être. Des approches telles que la pleine conscience, la sophrologie et la gestion des priorités peuvent offrir des solutions concrètes pour surmonter ces défis. En adoptant ces pratiques, il est possible de trouver un équilibre entre réactivité et réflexion.
Encouragement à adopter des habitudes plus équilibrées
Pour ceux qui cherchent à améliorer leur bien-être physique et mental, des solutions existent. Sarra Saïdi propose des consultations individuelles en sophrologie et des sessions de méditation guidée. Ces services peuvent aider à mieux gérer le stress et à développer des habitudes plus équilibrées. Les entreprises peuvent également bénéficier de programmes de concentration et de productivité pour leurs équipes. En adoptant ces approches, il est possible de transformer la précrastination en une gestion efficace du temps, tout en préservant son bien-être. Investir dans ces pratiques peut conduire à une vie plus harmonieuse et épanouissante.
