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Tout savoir sur l’Aphantasie : mystère des cerveaux aveugles

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Fermez les yeux et imaginez une pomme : sa couleur rouge brillante, sa texture lisse sous vos doigts, son odeur légèrement sucrée. Vous y êtes ?

Maintenant, imaginez ne rien voir du tout. Pas de forme, pas de couleur, juste du noir. C’est la réalité pour 2 à 5 % de la population mondiale, qui vivent avec une aphantasie, une incapacité à générer des images mentales volontaires. Pourtant, ces personnes mènent des vies tout à fait normales, souvent sans se rendre compte de leur particularité avant… des années (voire jamais).

Loin d’être un simple phénomène anecdotique, l’aphantasie soulève des questions fascinantes sur la mémoire, l’imagination et le fonctionnement du cerveau. Pourquoi certaines personnes n’ont-elles aucune image mentale ? Est-ce un handicap ou une autre manière de penser ? Peut-on apprendre différemment sans visualiser ? Des chercheurs comme Adam Zeman et Thomas Andrillon apportent des réponses concrètes grâce à des études novatrices sur le cerveau et la cognition.

Dans cet article, je vous partage tout ce que j’ai pu trouver sur ce sujet passionnant et encore méconnu : Tout savoir sur l’Aphantasie : mystère des cerveaux aveugles !

Qu’est-ce que l’aphantasie ?

Définition simple de l’aphantasie

Le mot vient du grec : a pour absence et phantasia pour imagination.

L’aphantasie désigne l’incapacité à générer volontairement des images mentales. Décrite pour la première fois par Francis Galton en 1880, cette particularité a été nommée aphantasie en 2015 par Adam Zeman, neurologue de l’Université d’Exeter.

« Échanger avec ces personnes est fascinant. Nous avons tendance à penser l’accès à la perception visuelle, à la conceptualisation et à la mémoire est le même pour tous. Rien n’est moins vrai, se réjouit Paolo Bartolomeo, neurologue et chercheur à l’Institut du Cerveau. Les aphantasiques sont incapables de se représenter mentalement à quoi ressemblent leurs parents, leurs amis ou leur partenaire lorsque ceux-ci sont absents. Mais cela ne les empêche pas de décrire les caractéristiques physiques de leurs proches : ces informations visuelles ont été stockées, d’une manière ou d’une autre. »

Aphantasie et imagination conceptuelle

Contrairement aux idées reçues, l’aphantasie n’éteint pas l’imagination. Ce serait peut-être même le contraire. Thomas Andrillon, neuroscientifique à l’Inserm, explique que l’imagination n’est pas uniquement « visuelle ». Elle peut être conceptuelle : on peut comprendre et se représenter une histoire comme Les Trois Petits Cochons sans forcément « voir » les images dans son esprit.

Différents degrés et formes d’aphantasie

L’aphantasie touche à des degrés divers : certains ne visualisent ni sons, ni images ; d’autres perçoivent des éléments auditifs sans aucune image mentale. Elle peut être congénitale (depuis la naissance) ou apparaître après une lésion cérébrale ou un traumatisme psychologique.

Quelles sont les causes de l’aphantasie ?

Origines neurobiologiques

Les recherches pointent vers une connectivité réduite entre le cortex préfrontal, impliqué dans la planification et la réflexion, et le cortex visuel, chargé de traiter les images. Une étude menée par Joel Pearson à l’Université de Sydney montre que l’activation du cortex visuel est absente ou insuffisante chez les personnes aphantasiques lorsqu’elles tentent de visualiser mentalement. Des exercices de visualisation positive peuvent devenir frustrants, et vous pouvez avoir la sensation « que ça ne marche pas sur vous ».

Aphantasie congénitale ou acquise

Chez certains, l’aphantasie résulte de lésions cérébrales après un accident ou un traumatisme. D’autres présentent cette particularité depuis toujours, sans qu’il y ait eu d’événement déclencheur. Le cerveau reste plastique, capable de s’adapter, mais il fonctionne différemment chez les aphantasiques, favorisant des stratégies alternatives pour imaginer ou apprendre.

Comment savoir si l’on est aphantasique ?

Le Vividness of Visual Imagery Questionnaire (VVIQ)

Le test le plus utilisé pour diagnostiquer l’aphantasie est le Vividness of Visual Imagery Questionnaire (VVIQ), conçu en 1973 par David Marks. Il consiste en 16 questions, comme « Imaginez un ciel étoilé ». Les réponses varient de « parfaitement clair et vivant » à « aucune image du tout ». Ce test repose sur l’auto-évaluation, ce qui peut en limiter la précision. Ce n’est pas un diagnostic en soi, puisqu’aucun diagnostic ne peut être posé sur ce phénomène (qui n’est ni un handicap, ni un trouble… juste un fonctionnement différent).

Méthode objective : la rivalité binoculaire

Pour objectiver le phénomène, Joel Pearson a mis au point une expérience basée sur la rivalité binoculaire. En présentant des images différentes à chaque œil, il observe la capacité du cerveau à basculer entre ces images. Chez les personnes non-aphantasiques, l’alternance s’accélère lorsqu’elles imaginent consciemment une image. Ce phénomène est absent ou fortement réduit chez les aphantasiques. On a pu également mesurer les tailles des pupilles en fonction de leur dilatation. Ces expériences sont critiquées pour être approximatives. Par essence, c’est un sujet compliqué à mesurer puisqu’il passe par la pensée…

Quels sont les impacts de l’aphantasie sur la mémoire et l’apprentissage ?

Influence sur la mémoire autobiographique ou épisodique

L’aphantasie influence principalement la mémoire autobiographique. Les aphantasiques se souviennent des faits, mais leurs souvenirs manquent souvent de détails visuels ou sensoriels. Comme l’explique Hélène Loevenbruck, chercheuse au CNRS, « on sait ce qui s’est passé, mais on ne peut pas redonner de la couleur ou des sons à ces événements. »

Difficultés dans l’apprentissage et l’orthographe

Chez les enfants, l’apprentissage peut être plus difficile, surtout pour la lecture et l’orthographe. L’absence de voix mentale ou d’images rend la mémorisation de l’écrit plus laborieuse. « Un enfant aphantasique qui ne lit pas à voix haute aura du mal à accéder au sens », précise Loevenbruck. Néanmoins, ces difficultés sont souvent contournées avec des stratégies verbales ou abstraites.

Est-ce que les aphantasiques rêvent ?

Des rêves conceptuels ou incomplets

La question des rêves intrigue les chercheurs. Selon Hélène Loevenbruck, les aphantasiques rapportent des rêves « conceptuels » ou très condensés. Parfois, des images involontaires apparaissent, ce qui montre que l’aphantasie touche principalement la visualisation volontaire.

Une autre forme de liberté mentale

Le phénomène pourrait expliquer pourquoi certains aphantasiques ressentent une liberté d’imagination plus grande. Thomas Andrillon compare cette situation à un film : « Quand un livre est adapté au cinéma, les visages des personnages prennent forme. Sans imagerie mentale, l’histoire reste ouverte à une interprétation totalement libre. »

Quelle est la différence entre l’aphantasie et l’hyperphantasie ?

Définition de l’hyperphantasie

À l’autre extrémité du spectre se trouve l’hyperphantasie, où les images mentales sont d’une précision et d’une vivacité exceptionnelles.

Le continuum de l’imagerie mentale

Une étude menée par Jianghao Liu et Paolo Bartolomeo a montré que les aphantasiques sont plus lents pour assimiler des informations visuelles par rapport aux hyperphantasiques, mais leur pertinence reste la même. Cela prouve que l’aphantasie n’est pas un « déficit », mais une variation cognitive.

Comment vivre avec l’aphantasie ?

Stratégies pour compenser l’absence d’images mentales

Pour beaucoup d’aphantasiques, cette particularité est une normalité. Ils développent des stratégies compensatoires basées sur la pensée abstraite, les mots ou les concepts. Par exemple, un aphantasique se souvient d’un visage en associant des traits distinctifs à des descriptions verbales plutôt qu’à une image mentale. Comme le dit si bien cet article, c’est voir sans avoir d’images mentales…et ne pas le savoir.

La plasticité cérébrale comme solution ?

La plasticité du cerveau permet de s’adapter : si une région fonctionne différemment, d’autres prennent le relais. Comme le souligne Thomas Andrillon : « Le cerveau trouve toujours des solutions alternatives pour accomplir une tâche. »

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