Le droit à la déconnexion au travail est une mesure légale entrée en vigueur le 1er janvier 2017.
Grâce à cette loi écrite dans le Code du travail, les entreprises ont l’obligation de mettre en place, sur leurs outils numériques, des instruments de régulation.
Ainsi, les salariés sont assurés de ne pas pouvoir se connecter par exemple à leur boîte mail, car ils n’en ont pas la possibilité.
Les employés respectent leur temps de repos, et sont entièrement déconnectés du travail lors des jours de congés.
Cela permet à l’état de s’assurer, grâce aux articles sur la déconnexion au travail, que les salariés ont un temps consacré à leur vie de famille et à leur bien-être.

Ce que dit la loi sur la déconnexion des collaborateurs
Le droit écrit concernant les modalités du droit à la déconnexion est défini par l’article L2242-17 du Code du travail. Les articles de loi en donnent une définition.
« Les modalités du plein exercice par le salarié de son droit à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale. À défaut d’accord, l’employeur élabore une charte, après avis du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel. Cette charte définit ces modalités de l’exercice du droit à la déconnexion et prévoit en outre la mise en œuvre, à destination des salariés et du personnel d’encadrement et de direction, d’actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques. »
Cela signifie que c’est votre organisation qui définit la régulation des outils numériques utilisés pour le travail.
Tout ceci est évidemment encadré par du juridique, mais vous pouvez vous rapprocher de votre manager et employeur pour en connaître les modalités précises.
Les chiffres du droit à la déconnexion en France
Le droit à la déconnexion tel que la loi le stipule ne s’applique qu’en France. Ainsi, plusieurs études ont été menées afin de s’assurer que les managers et dirigeants mettent bien en place l’obligation du droit à déconnexion.
Les salariés ont également leur rôle à jouer, car ce sont eux qui, parfois, ont du mal à faire la distinction entre vie pro et vie perso.
En effet, qui n’a jamais été tenté de lire ses mails pendant les vacances, ou qui n’a jamais pensé à son travail le week-end…
Voici donc quelques chiffres¹ intéressants sur le droit à la déconnexion en France :
- 71% des Français répondent régulièrement à des appels professionnels, ou à leur boîte mail pro pendant qu’ils sont en congés. Parmi eux, plus de la moitié (56%) sont embêtés de le faire !
- 79% des salariés qui ne respectent pas leur droit à la déconnexion indiquent qu’ils sont plus sereins à leur retour au travail. C’est donc de bon cœur qu’ils travaillent parfois en dehors de leurs plages horaires.
- Pour rester connecter au travail, la messagerie est consultée sur téléphone dans 87% des cas, et dans 11% des cas tout de même, c’est l’ordinateur professionnel qui est privilégié.
Ces chiffres proviennent de l’étude QAPA du 13 juillet 2020.
Droit à la déconnexion : quels enjeux pour les collaborateurs ?
Le respect des articles de loi sur le droit à la déconnexion apporte son lot d’enjeux pour les collaborateurs.
Premièrement, faire respecter les durées maximales de travail permet de réduire la charge mentale des salariés.
Le repos est important pour garantir la productivité des collaborateurs, et les organisations ainsi que le management comprennent de plus en plus cette problématique. Ils y sont eux-mêmes soumis, et les managers sont d’ailleurs plus souvent assujettis au stress, et ont du mal à se déconnecter.
Deuxièmement, le droit à la déconnexion garantit le respect de la vie privée des salariés. Tout le monde a une vie privée, et les salariés d’une société ont parfois du mal à séparer la sphère privée de la sphère professionnelle.
Cela peut conduire au burn-out si un individu n’arrive pas à penser à autre chose qu’à son travail, souvent synonyme de stress.
Ainsi, ce droit social inscrit dans le Code du travail permet de garantir le bien-être au travail. Des salariés reposés s’entendront mieux entre eux, il régnera au sein de la boîte une meilleure cohésion d’équipe, des relations plus saines et une meilleure communication. Cela est bénéfique pour la santé mentale et physique de chacun.
En résumé, les enjeux sont multiples. La sur-sollicitation au travail peut mener au burn-out et augmente l’absentéisme, les arrêts maladies et favorise un haut turn-over. Cela implique des coûts de recrutement, de formation, lorsqu’il suffit parfois de ralentir le rythme de travail pour faire des économies et rendre ses équipes plus productives à long terme. A contrario, un code clair en faveur de la déconnexion participe à une meilleure santé des équipes, et un aspect social bénéfique pour l’entreprise.
Les effets du télétravail sur la déconnexion
Alors que les collaborateurs sont de plus en plus nombreux à télétravailler, le droit à la déconnexion est de plus en plus bafoué.
Le travail depuis chez soi a eu un impact sur les comportements des travailleurs. En effet, les moyens de communication étant disponibles jusqu’à chez soi, la barrière entre le salarié et l’humain est de plus en plus floue.
Le télétravail permet à quiconque de se connecter même de nuit, de répondre ou consulter ses mails avant d’aller au lit, et bien d’autres entraves au droit à la déconnexion au travail.
La solution, c’est de se fixer des limites.Certes, un travail est prenant, nécessite une attention parfois continue, et est source de stress. Cependant, la prise de recul est nécessaire. Votre travail n’est pas le résumé de votre vie, il faut savoir se fixer des horaires où votre santé mentale prime sur celle de vos chiffres !
